ASSURANCE VIE : LES « GROS » CONTRATS PEU RENTABLES
Selon une enquête de l’association de consommateurs CLCV, les fonds en euros les plus commercialisés affichent un rendement moyen inférieur à l’inflation en 2018.
La majorité des contrats d’assurance vie ne rapportent plus grand chose. D’après une étude de l’association de défense des consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) rendue publique le 28 février 2019, qui s’appuie sur les taux communiqués par les assureurs vie et sur ceux recueillis par CLCV, le rendement moyen des fonds en euros devrait atteindre 1,70% en 2018. Par rapport à la rémunération de 1,83% en 2017 constatée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le superviseur des banques et des assurances, la baisse de performance est de seulement 13 centimes.
En réalité, le recul de la rentabilité des fonds euros est beaucoup plus conséquent, souligne CLCV. Tout d’abord, les taux sont certes exprimés nets de frais de gestion, mais bruts des prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) de 17,2% collectés « au fil de l’eau » sur les intérêts, c’est-à-dire tous les ans et même en l’absence de rachat. En intégrant les prélèvements sociaux, le rendement moyen des supports en euros tombe à 1,41% en 2018, a calculé CLCV.
LES BANCASSUREURS PEU PERFORMANTS
Surtout, la hausse des prix à la consommation est ressortie à 1,80% l’an dernier. Ce qui signifie que le rendement moyen net (corrigé de l’inflation) des fonds euros a été négatif en 2018. Sachant que les supports en euros constituent 80% des provisions mathématiques (encours) de l’assurance vie, une grande partie des souscripteurs ont donc perdu de l’argent l’année dernière. Pour maintenir le pouvoir d’achat des épargnants en prenant en compte à la fois l’inflation et les prélèvements sociaux, le fonds euros doit servir un rendement de 2,18% en 2018, pointe CLCV.
Or, sur les 18 plus gros contrats d’assurance vie du marché étudiés par l’association, un seul présente un taux supérieur. Pire : en prenant uniquement en considération la hausse des prix, 11 d’entre eux ne compensent même pas l’inflation. En y regardant de plus près, on remarque que dix de ces contrats sont commercialisés par des banques (*). Une donnée d’importance sachant que les filiales d’assurance des établissements bancaires (les « bancassureurs ») dominent largement le marché de l’assurance vie puisqu’elles concentrent, à elles seules, 60% de la collecte.
LA SOLUTION DE LA TRANSFÉRABILITÉ
Pour permettre une meilleure protection des épargnants, CLCV formule trois recommandations. En premier lieu, l’association souhaite une communication plus transparente des taux de rendement. Les assureurs vie auraient l’obligation de publier chaque année, un communiqué sur les performances de leur dix plus gros contrats. Devraient également y figurer les taux des contrats aux gros encours bénéficiant d’une dégressivité des frais de gestion, les taux boostés par les bonus octroyés en contrepartie de la souscription d’unités de compte (UC), les taux de rendement des UC et les évolutions de rémunération des fonds euros au fil des ans.
Ensuite, CLCV préconise une modification des règles de gouvernance des contrats collectifs d’assurance vie (du type Afer, Gaipare, Agipi…) afin de renforcer les droits des épargnants. Enfin, l’association milite ardemment pour la transférabilité de l’assurance vie, soit le transfert des fonds d’un assureur à un autre tout en préservant l’antériorité fiscale du contrat. Une disposition qui permettrait d’accroître la concurrence entre les assureurs vie et que le Code des assurances n’autorise pas aujourd’hui. Source
(*) BNP Paribas, Caisse d’Épargne, LCL, La Banque Postale, Crédit coopératif.
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