Épargne retraite : deux-tiers des épargnants ne connaissent pas le PER
Un peu plus de deux Français sur trois n’ont pas entendu parler du nouveau Plan d’Épargne Retraite (PER), commercialisé depuis le 1er octobre et qui vise à remplacer à terme les produits de préparation à la retraite existants.
En matière de notoriété, le Plan d’Épargne Retraite ou PER a des progrès à faire. Selon un sondage diffusé le 22 octobre 2019 et réalisé par OpinionWay pour le compte du cabinet d’audit et de conseil Deloitte et de l’assureur Aviva auprès de 1.096 individus âgés de 18 ans et plus, seules 32% des personnes interrogées déclarent avoir entendu parler de ce nouveau placement, destiné à se constituer un revenu de complément après la vie professionnelle.
Il faut dire que le PER, instauré par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019, est commercialisé seulement depuis le 1er octobre dernier. Il est voué à remplacer à terme les nombreux produits d’épargne retraite individuelle (Perp, contrat de retraite Madelin, Préfon-Retraite, Corem…) et d’épargne retraite collective (Perco, article 83…) qui ne pourront plus être souscrits à partir du 1er octobre 2020.
De nombreux freins à la souscription
Dans le détail, 11% des sondés connaissent le PER grâce :
- aux médias (presse, radio, TV),
- 7% par leur entourage,
- 7% par Internet,
- 6% par leur conseiller bancaire,
- 4% par leur agent général ou courtier en assurances,
- 3% par leur conseiller de gestion en patrimoine (CGP),
- 2% par leur expert-comptable
- et 2% par leur notaire.
Avec 13% des réponses en cumulé, les intermédiaires financiers se révèlent, pour l’heure, de piètres relais de ce nouveau produit.
Parmi les 32% de répondants qui ont entendu parler du PER, le niveau des frais arrive en tête des raisons qui les pousseraient à ne pas y souscrire (31% des freins cités). Il devance le risque de perte en capital (30% des citations), l’indisponibilité de l’épargne avant le départ à la retraite (29%) et la performance trop faible (27%). Étonnamment, la méconnaissance du produit se place seulement en cinquième position (23% des citations).
En définitive, les obstacles précités font plutôt référence aux produits d’épargne retraite précédents, preuve que les épargnants n’ont pas pris la mesure ou ignorent les nouveautés introduites par le PER, comme la généralisation de la gestion pilotée qui sécurise le placement ou du débocage anticipé en capital pour l’achat de la résidence principale.
Intérêt pour les avantages fiscaux
Plus surprenant encore : la complexité du produit occupe le sixième rang des freins cités (22%), alors que le PER vise justement à simplifier l’offre d’épargne retraite. En définitive, à peine 18% des déclarants ne souscriraient pas à un PER parce qu’ils ne disposent pas des moyens financiers pour l’alimenter. La supposée aversion des Français pour la rente ne semble pas si importante, puisque la sortie totale ou partielle en rentes viagères est présentée comme un obstacle à la souscription pour seulement 16% des sondés ayant entendu parler du PER. Enfin, 9% des personnes interrogées n’en ouvriraient pas parce qu’elles ne se sentent pas concernées et 8% parce qu’on ne leur a tout simplement pas présenté le produit.
Sans surprise cette fois-ci, ce sont les avantages fiscaux offerts par le PER qui suscitent le plus d’intérêt. La déduction des versements volontaires des revenus imposables est citée par 43% des répondants connaissant le PER, et l’exonération d’impôt des déblocages anticipés au titre des « accidents de la vie » (décès, invalidité, surendettement, fin des droits au chômage, cessation d’activité à la suite d’une liquidation judiciaire) par 40% d’entre eux.
Le déblocage pour l’achat de la résidence principale
La possibilité offerte par le PER de sortir au moment du départ à la retraite totalement en capital ou totalement en rentes viagères ou à la fois en capital et en rentes est appréciée par 31% des déclarants. La gestion pilotée, c’est-à-dire le basculement progressif des actifs en portefeuille des actions, potentiellement rémunératrices mais risquées, aux obligations, sécurisées mais peu performantes, séduit seulement 27% des sondés. Finalement, le déblocage anticipé pour l’acquisition de la résidence principale attire à peine 24% des répondants. 23% évoquent la possibilité de transférer un PER dans un autre PER.
La transférabilité temporaire des fonds de l’assurance vie sur un PER intéresse 44% des épargnants. Cette option, qui permet de transférer tout ou partie de l’encours de son contrat sur un PER, est, il est vrai, particulièrement intéressante. Si l’assurance vie a été ouverte depuis plus de huit ans, les abattements fiscaux pour durée de détention sont doublés : les gains (intérêts annuels et plus-values) issus du rachat total ou partiel ne sont pas taxés à hauteur de 9.200 euros (au lieu de 4.800 euros) pour un célibataire ou de 18.400 euros (au lieu de 9.200 euros) pour un couple marié ou pacsé déclarant leurs revenus en commun. En outre, au même titre que n’importe quel versement volontaire, les sommes rachetées et versées sur le PER sont déductibles des revenus. Un double avantage fiscal, réservé aux souscripteurs d’assurance vie qui sont à au moins cinq ans de la retraite et qui ne pourra plus être exercé à partir du 1er janvier 2023.
Source : https://www.slideshare.net/AvivaFrance/sondage-opinionwayspoking-polls-pour-deloitte-et-aviva
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