Le baromètre financier Ciméa Patrimoine – mai 2020
Les espoirs de déconfinement (permis par le franchissement du pic épidémiologique dans de nombreux pays) et les efforts colossaux des institutions (gouvernements + banques centrales), ont offert un second souffle aux marchés. En effet, les premières dates de sortie du confinement ont été annoncées : 3 mai pour l’Italie, 4 mai pour l’Allemagne, 7 mai pour le Royaume-Uni, 9 mai pour l’Espagne, 11 mai pour la France, etc. Cependant, l’analyse fondamentale contraste avec l’optimisme des investisseurs : les niveaux de valorisation sont moins attractifs en raison du rebond des actions. Par ailleurs, en fin de mois, Donald Trump a fragilisé l’embellie sur les marchés en évoquant de nouvelles taxes sur les produits chinois.
L’allocation tactique
Source : Partenaire EOS ALLOCATIONS – Conseil indépendant en allocation d’actifs
« Les informations présentées ici ont un caractère exclusivement indicatif. Elles ne constituent pas un conseil en investissement. Les informations n’ont aucune valeur contractuelle et la responsabilité de Ciméa Patrimoine ne saurait être mise en cause en raison de son contenu. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les investissements présentent notamment un risque de perte en capital. Il convient de vous rapprocher de vos conseillers financiers, juridiques et fiscaux qui procéderont à une analyse de votre situation.».
ACTIONS : un fort rebond
Malgré des indicateurs économiques médiocres, la décroissance de nouveaux cas de Covid-19 et les mesures de soutien font bondir les marchés partout dans le monde. Les actions américaines (S&P500: +12,68%) et mondiales (MSCI World: +10,80%) se reprennent de façon très notable. Le marché américain profite de sa forte proportion en actions des secteurs de la technologie et de la santé.
Les marchés européens, bien qu’ils sous-performent les US, ne sont pas en reste. Le marché allemand décolle (DAX 30 : +9,32%). La bourse de Paris, en raison de son biais sectoriel, ne s’apprécie «que» de +4%. En effet, les secteurs cycliques de l’industrie et des financières, assez fortement représentés dans l’indice parisien, ont sous-performé (MSCI Europe Industrials : +6,43%, MSCI Europe Financials +3,50%). Le secteur des financières fait partie des trois secteurs les plus décevants en avril aux côtés des services aux collectivités (MSCI Europe Utilities : +1,87%) et l’énergie (MSCI Europe Energy : -3,64%). L’énergie est ainsi le seul secteur à connaitre une performance négative sur le mois, en raison notamment des tensions persistantes sur le marché du pétrole (cf. ci-dessous). A l’inverse, comme évoqué précédemment sur les US, la santé et technologie sont les grands gagnants sur le mois : MSCI Europe Technologie : +9,44% et MSCI Europe Santé : +9,08% versus +6.06% pour le MSCI Europe.
Enfin, les petites capitalisations, connues pour leur capacité à surperformer dans les phases de rebond, confirment les statistiques (MSCI Europe Small Cap : +11,10% vs MSCI Europe Large Cap : +5,15%).
OBLIGATIONS : Les taux souverains se stabilisent
Les taux à 10 ans français et allemand baissent d’environ 10 points de base (-0.10%) sur le mois et s’enfoncent encore un peu plus en territoire négatif. L’obligation souveraine américaine à 10 ans semble avoir trouvé son rythme de croisière, elle ne baisse que de -0,022% pour se stabiliser à +0,618%.
L’appétit des investisseurs en avril profite également à la dette d’entreprise (Obligations EUR Emprunts Privés : +3,4%). Le segment obligataire est toujours massivement soutenu par les banques centrales. Ces dernières ont même annoncé pouvoir effectuer des rachats sur les «fallen angels», ces obligations anciennement Investment Grade (notation de AAA à BBB, soit des entreprises à bonne solvabilité) tombées depuis peu dans la catégorie spéculative (< BBB-).
MATIÈRES PREMIÈRES : Le pétrole à prix négatif
Malgré un accord entre l’OPEP et les pays producteurs de pétrole sur une baisse programmée de la production, les investisseurs fuient l’or noir comme la peste. Le département de l’énergie américain (DoE) a fortement abaissé ses prévisions de demande en raison de la généralisation des mesures de confinement. En effet, la diminution massive de flux de biens comme de personnes inquiète, l’activité de transport représentant deux-tiers de la consommation de pétrole. Les études de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) sur le niveau de la demande n’arrangent rien.
On a même vu des prix négatifs sur certaines qualités de brut sur les échéances mai (i.e. livraison en mai). En effet, les capacités de stockage américaines étant saturées, les producteurs ont dû payer pour s’en alléger. Ainsi, le pétrole brut WTI continue de chuter (-8,01%) alors même qu’il avait déjà perdu plus de -54% en mars. A l’inverse, le redémarrage de l’activité industrielle dans quelques pays profite au cuivre (+5,42%) et au nickel (+5.78%).
Le gaz naturel connait la plus forte hausse des principales matières premières (+18,84%), sa performance depuis le début de l’année reste cependant négative (-10,96%).
Enfin, dans un environnement où les tensions persistent, les métaux précieux s’en sortent logiquement bien. L’argent s’apprécie de +5,93%, l’or gagne +6,11% et le platine bondit de +12,09%. Le métal jaune réaffirme ainsi sa fonction de valeur refuge et devient la seule matière première majeure à afficher une performance positive sur l’année (+11,23%).
Macro-économie
Source : Partenaire EOS ALLOCATIONS – Conseil indépendant en allocation d’actifs
La situation macro-économique n’a pas fondamentalement changé depuis le mois dernier. Les nouvelles macro-économiques vont de mal en pis. Ce devrait être le cas pour les prochains mois. La reprise est lente et incertaine. Seule lueur d’espoir, l’Asie du Nord, zone dans laquelle le virus est contenu et où l’activité redémarre.
Préconisations
Général
Le coronavirus vient mettre un coup d’arrêt à la reprise cyclique en cours. Les marchés ont largement dévissé mais ont fortement rebondi alors même que la situation se dégradait notamment aux US. Les niveaux de valorisations sont redevenus chers en moyenne.CONCLUSION : Attente. Un peu tard pour se renforcer. |
---|
Actions
Pas de préférence géographique. La diversification est de mise.Diversification autour de :• Value/cycliques pour profiter d’une éventuelle reprise en V. |
---|
Obligations Souveraines
• Pays développés -> rester à l’écart.• Pays émergents : rendements attractifs mais le segment est plus fragile que celui des pays développés donc risqué en cas de crise. |
---|
Obligations Entreprises • Les primes de crédit sont de nouveau attractives mais il y aura des défauts.• Préférence pour l’investment grade qui retrouve de la valeur. Ces obligations pourraient venir remplacer une partie du fonds Euro. |
---|
Matières Premières
• Tensions géopolitiques + Coronavirus + Taux de rendement réels négatifs = environnement favorable à l’or.
|
---|
À surveiller
- Guerre sino-américaine
Un potentiel retour de la guerre commerciale.
- Inflation
Inflation à moyen terme, l’abondance de liquidités et la «déglobalisation» sont des éléments inflationnistes.
- Coronavirus
Le déconfinement est en cours, y aura-t-il une deuxième vague de contamination ou à l’inverse un vaccin ?
Pour décrypter l’actualité financière du moment et faire les meilleurs choix en termes d’investissements, contactez nos experts Ciméa Patrimoine pour vous conseiller sur les investissements financiers & immobiliers.