Assurance vie : des rendements contrastés selon les supports
Alors que la rémunération des fonds en euros a encore baissé en 2019 pour atteindre 1,50% en moyenne, la performance moyenne des unités de compte a dépassé les 13% l’an dernier.
Dans l’assurance vie, les rendements entre les supports d’investissement font le grand écart. D’après les données rendues publiques le 17 août 2020 par la Fédération française de l’assurance (FFA) qui rassemble la quasi-totalité des assureurs vie tricolores, la rentabilité des fonds en euros est ressortie en moyenne à 1,50% l’année dernière, tandis que celle des unités de compte (UC) s’est élevée à 13,1% durant la même période. Soit un différentiel de performance de 11,6 points !
Pour le support sécurisé en euros, le déclin continue. La rémunération des fond euros a encore perdu 30 centimes par rapport à 2018 (1,80%). Dix ans plus tôt, c’est-à-dire en 2009, elle se situait encore à 3,60%. Comparé à 2011 (3%), le rendement du fonds euros a été divisé par deux. La raison de cette dégringolade est connue : la baisse des taux d’intérêt.
Les fonds euros pénalisés par les taux bas
En rachetant massivement des dettes souveraines, la Banque centrale européenne (BCE) tire mécaniquement les taux des emprunts d’État des pays de la zone euro vers le bas. En effet, plus une créance est demandée et moins son émetteur a besoin de la rémunérer. Avec cette politique dite « accommodante », la BCE permet aux entreprises et aux particuliers d’emprunter dans de bonnes conditions puisque les taux des crédits sont plus ou moins alignés sur les taux d’intérêt.
L’institut de Francfort espérait ainsi doper l’investissement et la consommation et, par ricochet, relancer la croissance en Europe après la crise financière de 2008. Les taux devraient rester au plancher compte tenu de l’épidémie de coronavirus. Avec l’envolée des dépenses publiques consécutives à la crise sanitaire et économique provoquée par la Covid-19, la BCE veille plus que jamais à ce que les pays de la zone euro puissent s’endetter pour pas cher.
Les fonds euros étant composés à plus de 80% d’obligations, il est normal que les taux bas finissent pas peser sur leur rentabilité. Selon les prévisions du cabinet de conseil Facts & Figures présentées le 17 juillet dernier, la rémunération des supports en euros va encore baisser cette année, pour se situer, en moyenne, entre 1% et 1,10% en 2020.
Les UC favorisées par le dynamisme de la Bourse
Pendant que le fonds euros pleure, les UC rient. Toujours d’après le rapport annuel de la FFA, les unités de compte ont servi un rendement moyen de 13,1% en 2019. Ce qui en fait la meilleure performance depuis 2009. Ces supports sont, il est vrai, majoritairement investis en actions. Or, l’an dernier a constitué un très bon cru pour les marchés boursiers. Le CAC 40 a progressé de 26,4 % en 2019, surpassant le Dax allemand (+ 25,5 %) et même le Dow Jones américain (+ 22,3 %).
Reste que la Bourse est très volatile. En 2018, la rémunération moyenne des UC avait été négative de 8,9%. Le capital sur ces supports n’étant pas garanti contrairement au fonds euros, les souscripteurs ont donc connu une perte. Pour la plupart d’entre eux qui n’ont pas liquidé leurs UC, la moins-value est demeurée latente. Ils risquent toutefois d’avoir des difficultés pour se « refaire » à cause du krach boursier de mars, survenu au début de la pandémie.