PRÉOCCUPÉS PAR LEUR RETRAITE, LES FRANÇAIS NE LA PRÉPARENT PAS POUR AUTANT !
Si près de neuf salariés sur dix estiment que leur future retraite constitue un sujet important, seuls un peu plus d’un tiers déclarent s’en occuper.
En matière de retraite, les salariés français nagent en plein paradoxe. S’ils sont conscients de l’importance du sujet, peu d’entre eux le prennent à bras le corps. C’est ce qui ressort à la lecture de la seconde édition de l’étude sur l’épargne retraite et l’épargne salariale rendue publique le 15 novembre 2018 et réalisée par le cabinet de conseil en ressources humaines Mercer auprès de 1.032 salariés et de 125 directions des ressources humaines (DRH).
Ainsi, plus de 84% des salariés interrogés estiment que la préparation à la retraite constitue un sujet important. Pour autant, à peine 36% des sondés disent s’en occuper. Pire : 32% des répondants estiment qu’il faut commencer à s’en soucier à partir de 50 ans (10% à 35 ans, 16% à 40 ans et 17% à 45 ans). Soit un âge déjà avancé pour se constituer un revenu qui viendra compléter les retraites obligatoires, via des rachats partiels d’un contrat d’assurance vie, des rentes viagères issues d’un produit d’épargne retraite ou des loyers tirés d’un investissement immobilier.
PENSIONS OBLIGATOIRES INSUFFISANTES
Ce comportement paraît d’autant plus paradoxal que 70% des salariés interrogés pensent que le montant cumulé de leurs pensions de base (servies par l’Assurance retraite ou la MSA) et de leurs pensions complémentaires (versées par l’Arrco et, s’ils sont cadres, par l’Agirc) ne sera pas suffisant pour maintenir leur niveau de vie à la retraite. En réalité, il semble que les Français comptent sur leur employeur pour prendre en charge en partie le financement de leur après vie professionnelle.
Toujours d’après l’étude de Mercer, 67% des salariés sondés estiment que leur entreprise a une responsabilité dans l’amélioration du niveau de retraite versé. Mieux : 72% sont favorables à la mise en place obligatoire d’un plan d’épargne retraite dans l’entreprise, comme c’est le cas depuis le 1er janvier 2016 pour la complémentaire santé (la « mutuelle »). D’ailleurs, 62% des répondants jugent que la présence d’un dispositif d’épargne retraite collective représente un critère important et susceptible d’influencer leur décision de rejoindre une entreprise.
FOSSÉ ENTRE GRANDES ET PETITES ENTREPRISES
Or, il existe dans le domaine un fossé entre les grandes et les petites entreprises. Si 52% des sociétés employant plus de 100 salariés disposent d’un plan d’épargne retraite d’entreprise (Pere) – plus connu sous l’appellation d’« article 83 », en référence à l’article du Code général des impôts (CGI) qui le réglemente –, le pourcentage tombe à 20% chez celles comptant moins de 100 salariés. L’écart est encore plus important pour le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Alors que 64% des entreprises de plus de 100 salariés proposent un Perco, c’est le cas de seulement 10% des entreprises de moins de 100 salariés. Source