Le crowdfunding trouve ses marques
Le chiffre d’affaires des plateformes de financement participatif a progressé de 8% l’an dernier. Le nombre d’investisseurs a, lui, augmenté de 28%.
Contre toutes attentes, le crowdfunding (littéralement, le « financement par la foule » en français) n’a pas souffert du Covid-19. D’après une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publiée le 19 novembre 2021, les sites Internet permettant aux internautes d’investir directement dans des projets ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 43,2 millions d’euros l’année dernière, en hausse de 8% sur un an.
Malgré la crise sanitaire, le nombre de plateformes de financement participatif immatriculées en France est passé de 58 à 60 en 2020. Mais c’est surtout le montant des demandes de financement qui a bondi. Les investissements demandés ont représenté, au total, 9,4 milliards d’euros en 2020, contre 7,5 milliards d’euros en 2019. Soit une croissance de 26% en 12 mois.
Très peu de projets abandonnés
Preuve de l’appétit des investisseurs (des particuliers dans 95% des cas) pour le crowdfunding : à peine 3% des projets de financement ont été abandonnés, faute de collecte suffisante, l’an passé, alors que le pourcentage était de 8% en 2019. Au 31 décembre 2020, les plateformes ont ainsi financé 1.164 projets, auxquels s’ajoutent 140 encore en cours de collecte à cette date.
Le montant moyen des projets a également augmenté, passant de 490.000 euros en 2019 à 658.000 euros en 2020. L’immobilier demeure, de loin, le premier débouché du crowdfunding en France, captant à lui-seul 72% des montants collectés auprès des internautes. Si le secteur du développement durable et de l’environnement arrive largement derrière avec 17% des montants collectés en 2020, c’est trois points de pourcentage de plus qu’en 2019 (14%).
Davantage de clients actifs
Le secteur des technologies a connu une progression de 127%, passant de 12,1 millions d’euros collectés en 2019 à 27,4 millions d’euros en 2020. Il représente ainsi 4% des collectes, contre 2% en 2019. À l’inverse, les services numériques et l’industrie ont subi une baisse de leur collecte, respectivement de 65% et de 47%. Ces deux secteurs drainent seulement 1% des montants collectés, tout comme la distribution. La catégorie fourre-tout « santé, mode et éducation » reste stable, avec 2% de la collecte.
Sur les 530.848 internautes inscrits sur les plateformes de crowdfunding, 133.109 d’entre eux ont investi dans un projet l’an dernier. Ce taux de 25% de clients « actifs » est supérieur à celui de 2019 (21,4% des inscrits). L’AMF ne donne pas d’explication à cet engouement grandissant des Français pour le financement entre particuliers.
Un placement risqué
On peut penser que les épargnants y cherchent de la performance. Il n’est pas rare que la rentabilité des investissements participatifs atteigne les deux chiffres, alors que la rémunération du Livret A est fixée actuellement à 0,5% et que les fonds en euros de l’assurance vie devraient servir un rendement moyen de 1,1% en 2021. Le surplus d’épargne, engendré par la crise du Covid-19 et estimé à 140 milliards d’euros par la Banque de France, a également sûrement profité au crowdfunding.
Enfin, le financement de projets concrets répond à la volonté de plus en plus prégnante des Français de rendre leur épargne « utile ». Il faut, toutefois, rappeler que les placements participatifs n’offrent aucune garantie sur le capital et que les risques de pertes y sont importants. D’ailleurs, souligne l’AMF, seules 33 plateformes de crowdfunding sur 60 ont dégagé un résultat net positif en 2020.
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