Convictions n°54 – Le magazine patrimonial du Groupe Cyrus
CONVICTIONS N°54 –
1er trimestre 2023
« La fin de l’abondance »
Nous vivons indéniablement depuis quelques mois une période de rupture. Celle-ci est liée à de multiples facteurs, d’abord économiques mais également politiques avec la résurgence des menaces oubliées telles que les guerres, les pénuries mais aussi le dérèglement climatique dont les conséquences pourraient être dévastatrices dans les prochaines années.
Pour parfaire le décor, nous pouvons ajouter des ruptures sociétales dont l’un des symptômes le plus fort est la relation au travail, avec des pénuries de main d’œuvre dans de nombreux secteurs, des démissions en forte augmentation ou encore le télétravail et ses conséquences sur l’organisation de nos entreprises.
Ces bouleversements cumulés nous plongent dans une économie de la rareté avec notamment un renchérissement spectaculaire des prix des énergies et sa conséquence immédiate : la reprise d’une inflation que nous n’avions pas vue depuis près de 30 ans.
Cette conjoncture nouvelle est source de nombreuses incertitudes et requiert une adaptation progressive des stratégies patrimoniales et d’investissement.
La reprise de l’inflation, au-delà du sentiment d’appauvrissement de l’épargnant, bouleverse la rentabilité des placements et crée une nouvelle hiérarchie entre le monétaire, l’obligataire, les actions, l’immobilier et le non coté.
À titre d’exemple, lorsqu’un panier d’obligations d’entreprises solides peut rapporter jusqu’à 6-7 % de rendement par an, a-t-on intérêt à prendre des risques sur d’autres actifs et si oui pour quelle perspective de rendement ?
Cette situation est inédite pour beaucoup d’entre nous, d’autant qu’un épargnant de moins de 50 ans n’a jamais eu à gérer son patrimoine dans un contexte inflationniste et peut, par réflexe défensif, être poussé à un immobilisme que nous pensons totalement contreproductif.
En effet, en 34 ans nous avons déjà traversé de nombreuses crises et notre raison d’être a toujours été de créer de la valeur quelle que soit la conjoncture. Nous avons donc le recul et la maturité nécessaires pour détecter les nouvelles opportunités qui se présentent.
L’aspect positif de ces bouleversements est que nous sommes amenés à nous interroger sur nos comportements de consommateurs et d’investisseurs. Par exemple, l’envol de certains prix alimentaires remet en exergue la nécessité d’une auto-suffisance et pousse à consommer plus localement. Ou encore, la forte hausse des prix de l’énergie nous fait prendre conscience du caractère épuisable des énergies fossiles et de la nécessité d’y faire face. De cette façon, nous adaptons nos styles de vie à cette nouvelle ère, celle d’une économie de la rareté.
Bonne lecture !
Sources : Cyrus Conseil