La rentabilité de la « pierre papier » se maintient
En dépit de la crise du Covid-19, le rendement des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) est stable au 3ème trimestre par rapport au 2ème trimestre.
Les SCPI font preuve – pour l’instant – de résilience. Selon les statistiques de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) et de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), diffusées le 10 novembre 2020, le rendement des SCPI s’est élevé à 4,2% au 3ème trimestre de cette année, soit le même niveau qu’au trimestre précédent. En prenant en compte la revalorisation des parts, la performance globale de ces actifs ressort à 4,8% en glissement annuel (du 30 septembre 2019 au 30 septembre 2020).
D’après les experts, le taux de distribution sur valeur de marché (DVM) des SCPI devrait, comme en 2019, atteindre 4,4% sur l’année 2020. Une rémunération largement supérieure à la plupart des autres placements. À titre de comparaison, le rendement moyen des fonds en euros de l’assurance vie devrait être compris entre 1% et 1,1% seulement en 2020, à en croire les prévisions de Facts & Figures, un cabinet de conseil spécialisé dans l’assurance.
SCPI diversifiées vs SCPI spécialisées
La performance de la « pierre papier » est d’autant plus à saluer que certains observateurs s’attendaient à une chute de la rentabilité de ce support d’investissement, compte tenu de la crise sanitaire et économique provoquée par l’épidémie de coronavirus. En réalité, les SCPI diversifiées s’en sortent mieux que les SCPI spécialisées. Et parmi ces dernières, toutes ne sont pas logées à la même enseigne, y compris au sein du même secteur d’activité.
Par exemple, si les SCPI spécialisées dans les centres commerciaux ont pâti du confinement du printemps, celles positionnées sur le commerce alimentaire de centre-ville qui sont restés ouverts ont plutôt profité de la mise en isolement généralisé de la population. Alors que les SCPI centrées sur les salles de sport contraintes de fermer souffrent, celles spécialisées dans les entrepôts situés en périphérie des villes bénéficient à plein du développement de l’e-commerce. Le contexte épidémique favorise également les SCPI investies dans les établissements de santé.
Avenir incertain
Reste que les données Aspim-IEIF du 3ème trimestre ne prennent pas logiquement en compte le reconfinement de ce 4ème trimestre. En outre, que se passera-t-il une fois que les reports de cotisations sociales et les aides financières consenties par l’État prendront fin ? Les faillites d’entreprise en chaîne devraient alors faire bondir les impayés de loyer. Et que dire des conséquences d’un troisième confinement ? Une chose est sûre : la résistance des SCPI va être soumise à dure épreuve l’an prochain.