Le baromètre financier Ciméa Patrimoine – juillet 2020
Le mois de juin s’est avéré paradoxal. Les indices boursiers ont continué leur rallye haussier. Certains indices, à l’instar du Nasdaq, ont même affiché de nouveaux records. D’un autre côté, la crise sanitaire s’aggrave. 60% des cas de coronavirus depuis le début de la pandémie ont été enregistrés au cours du seul mois de juin. La situation est particulièrement inquiétante aux États-Unis et en Amérique Latine.
L’allocation tactique
Source : Partenaire EOS ALLOCATIONS – Conseil indépendant en allocation d’actifs
« Les informations présentées ici ont un caractère exclusivement indicatif. Elles ne constituent pas un conseil en investissement. Les informations n’ont aucune valeur contractuelle et la responsabilité de Ciméa Patrimoine ne saurait être mise en cause en raison de son contenu. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les investissements présentent notamment un risque de perte en capital. Il convient de vous rapprocher de vos conseillers financiers, juridiques et fiscaux qui procéderont à une analyse de votre situation.».
ACTIONS : l’embellie continue
Les actions mondiales ont continué sur le chemin de la hausse achevant un trimestre de hausse historique. Les soutiens des institutions (banques centrales et gouvernements) couplés à des statistiques économiques meilleures que prévues en sont la raison principale. Les actions européennes sont à la fête avec un Eurostoxx50 dépassant +6% de performance. Le CAC40 est légèrement en retrait avec +5.12%. Les actions US sont ainsi largement devancées (S&P500 +1.84%). La plus forte progression revient aux pays émergents avec quasiment +7%.
En Europe, côté sectoriel, le match value (valeurs délaissées) versus croissance (sociétés avec une croissance des bénéfices pérenne) a fait une pause. En effet, on retrouve parmi les gagnants, les financières (value, +6.46%) et la technologie (croissance, +5.63%) et parmi les perdants, la santé (croissance, -0.70%) et l’énergie (value -0.05%).
Après deux mois de forte surperformance par rapport aux grandes capitalisations, les petites capitalisations marquent le pas et ne progressent que de +1.14%.
OBLIGATIONS : un message divergent
Face à cette envolée des actifs risqués, on aurait pu s’attendre à une baisse des obligations (et donc une hausse des taux) mais il n’en a rien été. Les taux sont restés très stables. Le 10 ans français perd -0.04% à -0.11%, le 10 ans allemand est stable à -0.43% et le 10 ans US gagne +0.02% à 0.67%. Les marchés de taux sont restés prudents face à l’accélération de la pandémie.
Les obligations d’entreprises n’ont pas non plus suivi la progression des actions, ce qui est plutôt contre intuitif. Le segment High Yield (sociétés à la solvabilité médiocre mais au rendement élevé) s’est légèrement détérioré. Le segment Investment Grade (meilleur qualité) est resté stable profitant des achats par les banques centrales.
Cette divergence entre marchés actions et marchés obligataires est à surveiller.
MATIERES PREMIÈRES : le pétrole à l’honneur
Le pétrole s’est à nouveau adjugé une hausse supérieure à 10% (+10.65% pour le Brent et +16.47% pour le Brent) grâce à l’amélioration des statistiques économiques et à la baisse des réserves US.
L’or grimpe de +2.79% et retrouve ses plus hauts de 12 ans. Le cocktail crise sanitaire, taux de rendement réels (taux nominaux – inflation) négatifs et tensions géopolitiques lui est très favorable.
Enfin, les métaux industriels enregistrent des gains importants, en partie soutenus par de bonnes données provenant de Chine. Le cuivre gagne près de +12%, le nickel +3.41% et le zinc +2.54%.
Macro-économie
Source : Partenaire EOS ALLOCATIONS – Conseil indépendant en allocation d’actifs
Le rebond des indicateurs avancés de l’activité est très fort et a même surpris de nombreux économistes. Sur le mois de juin, Chine, Europe et US dépassent largement les attentes. Le scénario de reprise en V semble se dessiner alors même que la crise sanitaire accélère (US et Amérique latine notamment). Attention ces indicateurs sont des indicateurs avancés et non les chiffres réels qui eux sont catastrophiques mais tout de même meilleurs que prévus. L’Insee a, par exemple, revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2020. Dans le même ordre d’idée le chômage a bondi aux Etats-Unis mais le dernier rapport sur l’emploi a fait état de 2,5 millions de créations d’emplois non-agricoles en mai contre 8 millions de destructions attendu. C’est le chiffre de créations d’emplois le plus élevé jamais enregistré.
Préconisations
Général
Le marché a fortement rebondi, tout comme les valorisations des marchés. Les liquidités sont abondantes et de nombreux investisseurs attendent la baisse pour se renforcer. La situation macro-économique s’améliore.CONCLUSION : Attente. Dangereux de ne pas être investi mais tout aussi dangereux de l’être en totalité MAIS la crise sanitaire s’aggrave … sans affecter les marchés. |
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Actions
Préférence pour l’Europe et l’Asie (crise sanitaire sur le continent américain).Diversification autour de :• Value/cycliques pour profiter d’une éventuelle reprise en V. |
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Obligations Souveraines
• Pays développés -> rester à l’écart.• Pays émergents : rendements attractifs mais le segment est plus fragile que celui des pays développés donc risqué en temps de crise. |
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Obligations Entreprises • Les primes de crédit sont de nouveau attractives mais il y aura des défauts.• Préférence pour le BBB et le BB. Ces obligations pourraient venir remplacer une partie du fonds Euro.. |
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Matières Premières
• Tensions géopolitiques + Coronavirus + Taux de rendement réels négatifs = environnement favorable à l’or.
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À surveiller
- Pandémie
La progression de la pandémie est évidemment l’indicateur n°1 à regarder, d’autant plus que la situation s’aggrave.
- Résultats
Les sociétés vont publier leurs résultats à partir de mi-juillet. On connaitra alors l’étendue des dégâts sur les comptes des entreprises. Meilleurs ou pires qu’attendus ?
- Reprise
Reprise en V ? en U ? en L ? On aura tout entendu depuis le début de la crise. Début juillet, les marchés penchaient plus vers une reprise en V, sont-ils trop optimistes ?
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