Le Plan Épargne Retraite (PER) séduit les Français
Alors qu’il est ouvert à la commercialisation seulement depuis le 1er octobre dernier, 15% des personnes interrogées ont souscrit un Plan d’Épargne Retraite (PER) ou envisagent de le faire, selon un sondage récent.
Des débuts prometteurs
Les débuts du nouveau plan d’épargne retraite sont prometteurs. D’après la dernière édition du Baromètre du moral économique*, dévoilée le 6 février 2020, 6% des personnes interrogées déclarent avoir entrepris des démarches pour souscrire ce produit de préparation à la retraite et 9% envisagent de le faire sous peu. Soit, en cumulé, 15% des répondants qui ont ou qui vont ouvrir un PER.
Un résultat plus qu’honorable pour ce placement, créé par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019 et commercialisé seulement depuis le 1er octobre dernier, mais qui n’est guère étonnant. À l’occasion du Forum économique de Davos, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances et « père » de la loi Pacte, s’est félicité le 23 janvier 2020 sur BFM Business que 84.000 PER ont été souscrits entre le 1er octobre et le 31 décembre 2019. En l’espace de trois mois, le montant des versements effectués sur ces plans a atteint 485 millions d’euros. Ce qui revient à un « ticket d’entrée » moyen de plus de 5.000 euros.
Un placement plein d’atouts
Le PER, qui va à terme remplacer les produits d’épargne retraite individuelle et d’entreprise, ne manque, il est vrai, pas d’atout. Le titulaire peut notamment débloquer son plan avant son départ à la retraite pour acquérir sa résidence principale, ce que ne prévoient pas les produits précédents, à l’exception du plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Il a aussi la possibilité de sortir en rentes viagères (servies jusqu’au décès), en capital ou à la fois en rentes et en capital. Une souplesse cette fois-ci totalement inédite.
« Le “carton“ [du PER] s’explique probablement, non seulement par l’intérêt intrinsèque du produit, mais aussi par l’attention toute particulière qui a été portée depuis trois mois au thème des retraites avec la réforme gouvernementale», écrit Gaël Sliman, le président d’Odoxa, en préambule du Baromètre. Nombre de Français craignent, en effet, que l’instauration du futur système universel de retraites en points ne se traduise pas une baisse du montant des pensions de vieillesse.
Un produit de défiscalisation
C’est notamment le cas pour les revenus les plus élevés. La réforme des retraites actuellement en discussion prévoit que les actifs ne cotisent plus au-delà de 10.000 euros par mois. En cotisant moins à la retraite, les cadres supérieurs et les professions libérales vont s’ouvrir moins de droits et vont donc toucher une pension moins importante. D’ailleurs, 12% des sondés du Baromètre appartenant aux classes socio-professionnelles supérieures (CSP +) disent avoir engagé des démarches pour souscrire un PER, contre 5% de ceux faisant partie des catégories populaires (CSP -). Le pourcentage grimpe même à 15% chez les cadres !
Mais, outre la volonté de se constituer un complément de revenu à la retraite, si le PER intéresse autant les CSP +, c’est parce que ce placement offre d’intéressants avantages fiscaux. Sur le modèle du plan d’épargne retraite populaire (Perp), le souscripteur peut déduire les versements volontaires de ses revenus imposables à hauteur de 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année précédente ou, si la formule est plus avantageuse, de 10% de ses revenus professionnels de l’année précédente dans la limite de huit fois le PASS de l’année précédente. Avec un PASS fixé à 40.524 euros en 2019, les versements volontaires effectués en 2020 sur un PER pourront être déduits au minimum à 4.052 euros et au maximum à 32.419 euros.
L’effet booster « année blanche »
Le nouveau plan a, sans aucun doute, également bénéficié de « l’année blanche fiscale ». Pour éviter que les Français ne soient imposés l’an dernier à la fois sur leurs revenus de 2018 et de 2019 à la suite de la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (IR) qui a supprimé le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur imposition, les revenus réguliers (salaires, retraites…) perçus en 2018 ont été exonérés d’IR.
Pour pousser les épargnants à alimenter leurs produits d’épargne retraite en 2018 alors qu’ils ne pouvaient pas déduire les cotisations de leurs revenus réguliers, le gouvernement a décidé que la déductibilité fiscale sur les revenus perçus en 2019 sera basée sur la moyenne des cotisations versées en 2018 et en 2019. Ceux qui n’ont pas cotisé en 2018 se sont ainsi retrouvés avec un avantage fiscal diminué de moitié. L’une des parades a été de souscrire un PER. Le produit étant nouveau, les cotisations versées entre le 1er octobre et le 31 décembre vont pouvoir être déduites sans limite sur les revenus de 2019 déclarés au printemps 2020.
*réalisée par l’institut Odoxa auprès de 1.005 individus âgés de 18 ans et plus pour le compte de l’assureur Aviva, du magazine Challenges et de la chaîne de télévision BFM Business
Source : https://www.slideshare.net/AvivaFrance/baromtre-aviva-odoxa-challenges-bfm-business-du-moral-economique-fevrier-2020
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