Un label pour orienter l’épargne vers les entreprises françaises
Bercy a lancé le label « Relance », destiné à flécher l’épargne des Français vers les fonds propres des sociétés tricolores, en particulier des PME et des ETI, et les aider ainsi à faire face à la crise sanitaire et économique.
Après les labels ISR (investissement socialement responsable), Finansol (finance solidaire) et Greenfin (transition énergétique et écologique), les fonds d’investissement français disposent désormais d’une nouvelle labellisation soutenue par les pouvoirs publics. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Alain Griset, le ministre délégué chargé des Petites et moyennes entreprises (PME), ont présenté, le 19 octobre 2020, le label Relance.
Comme son nom l’indique, cette labellisation s’inscrit dans le plan France Relance de 100 milliards d’euros destiné à soutenir les entreprises françaises en cette période de crise sanitaire et économique engendrée par l’épidémie de coronavirus. Pour honorer leurs charges (loyers, salaires, investissements…), de nombreuses PME et même des entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont contraintes de s’endetter, voire de puiser dans leurs fonds propres.
Réorienter le surplus d’épargne financière
Pour restaurer leur capacité d’investissement et leur permettre de recruter et de rester compétitives à la sortie de la crise, les PME et ETI ont besoin d’argent frais. Or, justement, à la suite du premier confinement durant lequel les Français n’ont pratiquement pas pu consommer, les ménages se retrouvent avec un surplus d’épargne financière estimé à 85 milliards d’euros par la Banque de France.
Dans ces conditions, il est tentant d’inciter nos concitoyens à consacrer une partie de leurs économies au soutien des entreprises hexagonales fragilisées par le Covid-19. D’où la création du label Relance qui vise à aider les épargnants, mais aussi les investisseurs, à identifier facilement les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et les fonds de capital-risque susceptibles de muscler les fonds propres des PME et ETI.
Dix fonds déjà labellisés
Pour l’heure, dix fonds d’investissement sont d’ores et déjà labellisés Relance : quatre accessibles au grand-public (*), deux ouverts aux épargnants avertis et quatre réservés aux investisseurs professionnels (family offices, sociétés de gestion, banques, assureurs, fonds de pension, caisses de retraite…). Dans la première catégorie, on trouve des fonds communs de placement (FCP) et des sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) principalement composés d’actions de PME, voire de très petites entreprises (TPE).
Ces OPCVM peuvent être souscrits dans le cadre d’un plan d’épargne en actions (PEA), d’un PEA-PME, d’une unité de compte (UC) logée dans un contrat d’assurance vie ou d’un dispositif d’épargne salariale, comme un plan d’épargne entreprise (PEE), un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) ou le nouveau plan d’épargne retraite (PER) collectif qui va remplacer, à terme, le Perco. Ils présentent tous un risque potentiel de perte en cas de baisse des marchés financiers.
Respect des critères ESG
Les deux autres catégories sont encore plus risquées puisqu’elles regroupent des fonds labellisés investis dans des PME et ETI non cotées (ce que l’on appelle le « private equity »). On y trouve des fonds communs de placement à risque (FCPR) composés d’au moins 50% de non coté, des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) composés d’au moins 60% de sociétés innovantes non cotées et des fonds d’investissement de proximité (FIP) composés d’au moins 60% de PME régionales non cotées. Compte tenu de leur haut niveau de risque, ils s’adressent à une clientèle d’investisseurs institutionnels et particuliers (« business angels », hauts revenus…).
Qu’ils soient grand public ou destinés aux professionnels, tous les fonds labellisés Relance doivent respecter un cahier des charges environnemental, social et de gouvernance (ESG). Les sociétés de gestion doivent notamment s’engager à ne pas financer le secteur du charbon. Par ailleurs, il faut savoir que les fonds ayant reçu le label et qui sont investis dans des entreprises non cotées ont la possibilité de solliciter le soutien de l’instrument de garantie en capital de la banque publique d’investissement Bpifrance, baptisé « Garantie Fonds Propres ».
(*)
• Insertion Emplois Dynamique : fonds géré par Mirova, principalement investi en actions cotées à plus de 60% françaises, bénéficiant des labels ISR et Finansol et pouvant être souscrit via l’assurance-vie, le PEA ou l’épargne salariale
• Amundi Finance et Solidarité : fonds géré par Amundi, investi dans des TPE et PME françaises à fort impact social (50% de l’actif investi dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire), bénéficiant du label Finansol, de l’agrément ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale) et pouvant être souscrit via l’assurance vie et l’épargne salariale
• BNP Paribas Actions PME : fonds géré par BNP AM, investi dans les petites et moyennes capitalisations de la zone euro, éligible au PEA-PME
• Pluvalca Initiative PME : compartiment d’une Sicav, géré par Financière Arbevel et essentiellement investi dans des actions françaises de micro et petites capitalisations boursières, pouvant être souscrit via le PEA, le PEA-PME ou l’assurance-vie.
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